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Le trajet médian domicile‑travail augmente de moitié en vingt ans pour les habitants du rural – Insee Première

Moins d’emplois que de personnes en emploi dans l’espace rural

En 2019, 25,7 millions d’actifs en emploi habitent et travaillent en France métropolitaine.
Parmi eux, 34 % vivent dans une commune rurale (soit 8,7 millions de personnes) (encadré 1). Seuls 22 % des actifs en emploi travaillent dans l’espace rural (soit 5,6 millions) :
18 % y habitent et 4 % résident dans une commune urbaine.

Pour 100 actifs en emploi résidant dans l’espace rural, on dénombre seulement 64 emplois.
Ce déséquilibre se retrouve dans la quasi-totalité des secteurs d’activité, tels que
le commerce ou les services par exemple. Le rapport entre emplois offerts et actifs
en emploi résidents est équilibré uniquement dans l’agriculture.

Dans les espaces ruraux périurbains, situés à proximité d’un pôle d’emploi dans lequel
une part élevée des actifs vont travailler, l’écart entre le nombre de travailleurs
et le nombre d’emplois est encore plus grand, avec un ratio de 56 pour 100 (figure 1).

Figure 1 – Répartition des actifs en emploi selon la catégorie de densité du lieu
de résidence en 2019

Figure 1 – Répartition des actifs en emploi selon la catégorie de densité du lieu
de résidence en 2019 – Lecture : en 2019, 5,6 millions d’emplois sont localisés dans l’ensemble du rural.
Le taux de couverture de l’emploi y est de 64 %.Le taux d’actifs en emploi stables
atteint 25 %.
Catégorie du lieu de résidence
(par densité)
Nombre d’actifs en emploi résidents
(en millions)
Nombre d’emplois
(en millions)
Taux de couverture de l’emploi1

(en %)
Taux d’actifs en emploi résidant et travaillant dans la même commune
(en %)
Ensemble rural 8,7 5,6 64 25
Rural non périurbain 3,4 2,6 78 32
Rural à habitat dispersé 2,2 1,3 59 28
Bourgs ruraux 1,2 1,4 110 40
Rural périurbain 5,3 3,0 56 20
Rural à habitat dispersé 2,6 1,1 44 18
Bourgs ruraux 2,8 1,9 67 21
Ensemble urbain 17,0 20,1 118 40
Urbain densité intermédiaire 6,9 7,6 111 35
Urbain dense 10,1 12,4 123 43
Ensemble 25,7 25,7 100 35
  • 1. Rapport entre le nombre d’emplois (au lieu de travail) et le nombre d’actifs en
    emploi (au lieu de résidence).
  • Lecture : en 2019, 5,6 millions d’emplois sont localisés dans l’ensemble du rural.
    Le taux de couverture de l’emploi y est de 64 %.Le taux d’actifs en emploi stables
    atteint 25 %.
  • Champ : actifs en emploi résidant et travaillant en France métropolitaine, avec une
    distance domicile-travail inférieure à 150 km.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Au sein de ces espaces, le déséquilibre entre emplois et actifs résidents est plus
marqué dans le rural à habitat dispersé que dans les bourgs ruraux. Seuls 20 % des
actifs en emploi résidant dans le rural périurbain travaillent dans la commune où
ils habitent.

Dans l’espace rural non périurbain, la balance entre emplois et travailleurs résidents
est plus équilibrée : 78 emplois pour 100 actifs en emploi. Dans les bourgs ruraux
de ces espaces, il y a même un peu plus d’emplois que d’actifs en emploi résidents,
et le taux de travailleurs résidant et travaillant dans la même commune est de 40 %,
contre 25 % dans l’ensemble du rural.

La moitié des actifs résidant dans le rural partent travailler en ville

En 2019, 48 % des actifs en emploi résidant dans une zone rurale (soit 4,2 millions
de personnes) travaillent en zone urbaine (figure 2). Cette part varie au sein de l’espace rural : elle est plus élevée pour les résidents
du périurbain, attirés par la proximité des pôles d’emploi avoisinants, que pour ceux
du « non périurbain » (58 % contre 32 %).

Figure 2 – Répartition des actifs en emploi selon la catégorie de densité de leur
lieu de résidence et de leur lieu de travail en 2019

en %

Figure 2 – Répartition des actifs en emploi selon la catégorie de densité de leur
lieu de résidence et de leur lieu de travail en 2019 (en %) – Lecture : en 2019, 60 % des actifs en emploi résidant dans les bourgs ruraux
périurbains vont travailler dans l’urbain (29 % dans l’urbain dense et 31 % dans l’urbain
de densité intermédiaire), 32 % vont travailler dans des bourgs ruraux périurbains,
4 % dans le rural à habitat dispersé périurbain, 3 % dans des bourgs ruraux non périurbains,
et 2 % dans le rural à habitat dispersé non périurbain.
Catégorie de densité
du lieu de résidence
Catégorie de densité du lieu de travail
Urbain dense Urbain densité intermédiaire Bourgs ruraux périurbains Rural à habitat dispersé périurbain Bourgs ruraux non périurbains Rural à habitat dispersé non périurbain
Rural non périurbain Rural à habitat dispersé 6 27 5 4 17 43
Bourgs ruraux 7 25 5 3 51 9
Rural périurbain Rural à habitat dispersé 21 34 11 26 4 3
Bourgs ruraux 29 31 32 4 3 2
Ensemble rural 18 30 15 10 14 13
Urbain De densité intermédiaire 28 61 5 2 2 2
Dense 89 8 2 1 0 0
Ensemble urbain 64 30 3 1 1 1
Ensemble 48 30 7 4 5 5
  • Lecture : en 2019, 60 % des actifs en emploi résidant dans les bourgs ruraux périurbains
    vont travailler dans l’urbain (29 % dans l’urbain dense et 31 % dans l’urbain de densité
    intermédiaire), 32 % vont travailler dans des bourgs ruraux périurbains, 4 % dans
    le rural à habitat dispersé périurbain, 3 % dans des bourgs ruraux non périurbains,
    et 2 % dans le rural à habitat dispersé non périurbain.
  • Champ : actifs en emploi résidant et travaillant en France métropolitaine, avec une
    distance domicile-travail inférieure à 150 km.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Figure 2 – Répartition des actifs en emploi selon la catégorie de densité de leur
lieu de résidence et de leur lieu de travail en 2019

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  • Lecture : en 2019, 60 % des actifs en emploi résidant dans les bourgs ruraux périurbains
    vont travailler dans l’urbain (29 % dans l’urbain dense et 31 % dans l’urbain de densité
    intermédiaire), 32 % vont travailler dans des bourgs ruraux périurbains, 4 % dans
    le rural à habitat dispersé périurbain, 3 % dans des bourgs ruraux non périurbains,
    et 2 % dans le rural à habitat dispersé non périurbain.
  • Champ : actifs en emploi résidant et travaillant en France métropolitaine, avec une
    distance domicile-travail inférieure à 150 km.
  • Source : Insee, recensement de la population 2019, exploitation complémentaire.

Ainsi, la moitié des actifs en emploi résidant dans une zone rurale parcourent 13 km
ou plus pour aller travailler, contre au moins 8 km pour l’ensemble des travailleurs (figure 3). Les actifs habitant dans le rural périurbain sont ceux qui parcourent les plus
longues distances. Ce constat s’explique en partie par la plus grande part de cadres
et de professions intermédiaires dans ces espaces que dans le rural non périurbain :
ce sont eux qui effectuent les trajets les plus longs, leurs emplois étant plus concentrés
dans les pôles urbains.

Figure 3 – Distance médiane domicile-travail selon la catégorie de densité du lieu
de résidence en 1999, 2008 et 2019

Figure 3 – Distance médiane domicile-travail selon la catégorie de densité du lieu
de résidence en 1999, 2008 et 2019 – Lecture : en 1999, la moitié des actifs en emploi résidant dans le rural parcouraient
plus de 8,1 km pour rejoindre leur travail. En 2008, la distance médiane domicile-travail
était de 10,6 km. En 2019, cette distance médiane était de 12,5 km.
Catégorie de densité
du lieu de résidence
1999 2008 2019
Population concernée Distance médiane
(en km)
Population concernée Distance médiane
(en km)
Population concernée Distance médiane
(en km)
Rural non périurbain Rural à habitat dispersé 1 886 857 6,1 2 170 866 8,5 2 170 354 10,2
Bourgs ruraux 1 167 915 2,8 1 275 605 5,7 1 238 089 8,1
Rural périurbain Rural à habitat dispersé 1 979 281 10,7 2 422 326 13,2 2 553 931 14,9
Bourgs ruraux 2 154 368 9,8 2 583 103 11,9 2 766 947 13,5
Ensemble rural 7 188 421 8,1 8 451 899 10,6 8 729 321 12,5
Urbain De densité intermédiaire 6 241 644 4,3 6 837 712 6,0 6 855 112 7,5
Dense 9 042 474 4,8 9 958 310 5,1 10 112 680 5,4
Ensemble urbain 15 284 118 4,8 16 796 021 5,3 16 967 792 6,1
Ensemble 22 472 539 5,5 25 247 921 6,7 25 697 113 7,8
  • Lecture : en 1999, la moitié des actifs en emploi résidant dans le rural parcouraient
    plus de 8,1 km pour rejoindre leur travail. En 2008, la distance médiane domicile-travail
    était de 10,6 km. En 2019, cette distance médiane était de 12,5 km.
  • Champ : actifs en emploi résidant et travaillant en France métropolitaine, avec une
    distance domicile-travail inférieure à 150 km.
  • Source : Insee, recensements de la population 1999, 2008 et 2019, exploitations complémentaires.

Figure 3 – Distance médiane domicile-travail selon la catégorie de densité du lieu
de résidence en 1999, 2008 et 2019

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  • Lecture : en 1999, la moitié des actifs en emploi résidant dans le rural parcouraient
    plus de 8,1 km pour rejoindre leur travail. En 2008, la distance médiane domicile-travail
    était de 10,6 km. En 2019, cette distance médiane était de 12,5 km.
  • Champ : actifs en emploi résidant et travaillant en France métropolitaine, avec une
    distance domicile-travail inférieure à 150 km.
  • Source : Insee, recensements de la population 1999, 2008 et 2019, exploitations complémentaires.

La distance domicile-travail est maximale pour les actifs résidant dans le rural et
travaillant dans une zone urbaine : en 2019, plus de la moitié d’entre eux parcourent
au moins 20 km, contre 5 km pour ceux qui restent travailler dans le rural. Parmi
les 83 000 ruraux qui parcourent les plus longues distances pour rejoindre leur lieu
de travail (entre 100 km et 150 km), huit sur dix travaillent dans une zone urbaine,
avec une surreprésentation de cadres et de professions intermédiaires : respectivement
26 % et 31 %, contre 11 % et 25 % dans l’ensemble des actifs en emploi résidant dans
le rural.

Des trajets plus longs à proximité des grands pôles d’emploi

Ainsi, au sein de l’espace rural périurbain, les distances domicile-travail parcourues
sont en moyenne plus longues dans les communes sous l’influence d’un grand pôle d’emploi (figure 4). La distance domicile-travail médiane est maximale pour l’ de Paris, où elle atteint 22 km. D’une part, la large étendue du réseau de transports
en commun francilien conduit plus facilement les actifs à habiter loin de leur emploi,
pour privilégier un cadre de vie dans un territoire rural où la pression foncière
est moins forte. D’autre part, du fait de l’étendue et de la densité de l’aire d’attraction
parisienne, les actifs en emploi habitant dans les communes rurales qui la composent
se trouvent plus éloignés des lieux où l’emploi est concentré.

Figure 4 – Distance médiane domicile-travail des actifs en emploi résidant dans le
rural en 2019

Figure 4 – Distance médiane domicile-travail des actifs en emploi résidant dans le
rural en 2019
Les données de cette carte sont disponibles dans le fichier en téléchargement.

Figure 4 – Distance médiane domicile-travail des actifs en emploi résidant dans le
rural en 2019

figure4
  • Lecture : en 2019, la moitié des actifs en emploi résidant dans la commune de Loire-Authion
    (49307, bourg rural périurbain) parcourent plus de 23 km pour se rendre sur leur lieu
    de travail.
  • Champ : actifs en emploi résidant et travaillant en France métropolitaine, avec une
    distance domicile-travail inférieure à 150 km.
  • Source : Insee, recensements de la population 1999 et 2019, exploitations complémentaires.

Dans les autres aires de 700 000 habitants ou plus, la distance médiane est un peu
moins élevée (18 km). Elle diminue encore avec la taille des aires : elle est de 15 km
dans les aires de 200 000 à 700 000 habitants, et de 12 km dans celles de 50 000 à
200 000 habitants.

Parmi les actifs en emploi résidant dans le rural, ceux qui habitent dans le quart
sud-est de la France ont les trajets domicile-travail les plus courts, en particulier
en Lozère (6 km), dans les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence (8 km), ainsi
qu’en Haute-Corse (10 km). Ces départements se caractérisent par une part d’agriculteurs
et d’ouvriers agricoles plus élevée, notamment en Lozère (autour de 13 % des actifs
en emploi en 2019), en comparaison avec la moyenne métropolitaine (6 %).

En vingt ans, la distance domicile-travail augmente de moitié pour les habitants du
rural

Entre 1999 et 2019, la distance médiane domicile-travail a augmenté de 4,4 km pour
les actifs en emploi résidant dans le rural (contre 2,3 km pour l’ensemble des actifs
en emploi). En prenant en compte le trajet retour, le nombre total de kilomètres parcourus
chaque jour ouvré est ainsi passé d’environ 200 millions à 320 millions en vingt ans,
en raison également de la forte augmentation du nombre d’actifs ruraux en emploi.
Ce constat soulève la question du coût du transport, des émissions de gaz à effet
de serre et de l’offre de transports en commun, étant donné que ces longs trajets,
de plus en plus nombreux, s’effectuent le plus souvent en voiture (encadré 2).

Dans les territoires ruraux, l’allongement de la distance domicile-travail résulte
à la fois de la périurbanisation et de la concentration de l’emploi dans les pôles.
En effet, l’emploi augmente moins vite dans l’espace rural que dans l’espace urbain
entre 1999 et 2019 (+10 % contre +16 %). Dans le même temps, la population active
en emploi croît deux fois plus vite dans le rural que dans l’urbain (+21 % contre
+11 %), notamment dans les zones périurbaines. Cette inadéquation souligne ainsi les
enjeux liés à la relocalisation de l’emploi dans l’espace rural. Cependant, depuis
le début de la crise sanitaire, la fréquence des trajets a pu diminuer à la faveur
du développement du télétravail.

Par ailleurs, l’augmentation du nombre de kilomètres parcourus est surtout portée
par les actifs résidant dans l’espace rural et travaillant dans une zone urbaine.
Leur part a beaucoup augmenté, passant de 40 % des actifs ruraux en emploi en 1999
à 48 % en 2019. Ce constat va de pair avec la baisse du nombre de travailleurs qui
vivent et travaillent dans la même commune, observée en particulier dans l’ensemble
du rural, et de manière plus accentuée dans les bourgs ruraux non périurbains que
dans ceux périurbains. Les actifs occupés habitant dans un bourg rural non périurbain
sont d’ailleurs les plus concernés par l’allongement de la distance domicile-travail
(+5 km en vingt ans), même si ce sont eux qui effectuent dans l’ensemble les plus
courts trajets parmi les ruraux, du fait d’une plus grande part d’actifs qui restent
travailler dans leur commune de résidence.

Forte hausse des distances domicile-travail pour les cadres et les professions intermédiaires
résidant dans le rural

La distance médiane s’allonge pour presque toutes les catégories socioprofessionnelles,
quel que soit le lieu de résidence dans le rural. Elle augmente en particulier pour
les cadres : 18 km en 2019, soit une augmentation de 5 km en vingt ans, notamment
pour ceux qui habitent dans les bourgs ruraux non périurbains (+10 km) (figure 5). Les professions intermédiaires et les ouvriers hors agricoles voient également
leurs trajets s’allonger (+4 km). En revanche, la distance médiane est stable pour
les agriculteurs et ouvriers agricoles : 2 km pour la moitié d’entre eux, en 2019
comme en 1999.

Figure 5 – Caractéristiques sociodémographiques et distance domicile-travail des actifs
en emploi résidant dans le rural en 1999 et 2019

Figure 5 – Caractéristiques sociodémographiques et distance domicile-travail des actifs
en emploi résidant dans le rural en 1999 et 2019 – Lecture : en 2019, 27 % des actifs en emploi résidant dans le rural sont employés.
Un quart de ces employés parcourt une distance domicile-travail de 3 km ou moins (1er quartile).
La moitié parcourt 11 km ou moins (médiane), et les trois quarts parcourent 22 km
ou moins (3e quartile). Par rapport à 1999, la distance médiane parcourue par les
employés a augmenté de 3 km, soit une croissance de 42 %.
Part dans la population active en emploi rurale
(en %)
Distance
domicile-travail en 2019
(en km)
Évolution de la distance médiane entre 1999 et 2019
en 1999 en 2019 1er quartile Médiane 3e quartile en km en %
Catégorie socioprofessionnelle
Agriculteurs exploitants et ouvriers agricoles 10 6 1 2 7 0 +6
Artisans, commerçants, chefs entreprise 8 8 1 3 13 +1 +40
Cadres, professions intellectuelles supérieures 7 11 8 18 33 +5 +40
Professions intermédiaires 19 25 8 16 28 +4 +28
Employés 26 27 3 11 22 +3 +42
Ouvriers (hors ouvriers agricoles) 29 23 6 14 25 +4 +39
Sexe
Femmes 43 48 4 12 22 +4 +55
Hommes 57 52 4 13 26 +5 +53
Ensemble des actifs en emploi résidant dans le rural 100 100 4 13 24 +4 +54
  • Lecture : en 2019, 27 % des actifs en emploi résidant dans le rural sont employés.
    Un quart de ces employés parcourt une distance domicile-travail de 3 km ou moins (1er quartile). La moitié parcourt 11 km ou moins (médiane), et les trois quarts parcourent
    22 km ou moins (3e quartile). Par rapport à 1999, la distance médiane parcourue par les employés a augmenté
    de 3 km, soit une croissance de 42 %.
  • Champ : actifs en emploi résidant dans le rural et travaillant en France métropolitaine,
    avec une distance domicile-travail inférieure à 150 km.
  • Source : Insee, recensements de la population 1999 et 2019, exploitations complémentaires.

Par ailleurs, la part de cadres et de professions intermédiaires habitant dans l’espace
rural s’accroît, notamment dans le rural périurbain. En 2019, ceux-ci représentent
36 % des actifs en emploi résidant dans le rural, soit une hausse de 10 points depuis
1999, contre +8 points dans l’ensemble de la population. Or ce sont les deux catégories
sociales qui effectuent les trajets les plus longs. Inversement, la part d’agriculteurs
et d’ouvriers agricoles, qui se déplacent le moins, se réduit depuis 1999 (-4 points),
pour s’établir à 6 % en 2019.

Des trajets qui s’allongent davantage pour les travailleurs ruraux du Sud-Ouest

L’allongement de la distance médiane entre 1999 et 2019 va de pair avec la diminution
de la part de travailleurs ayant la même commune de résidence et de travail. Ainsi,
les déplacements domicile-travail se sont fortement allongés pour les actifs ruraux
à proximité du grand Sud-Ouest, en particulier dans les départements du Gers (+7 km),
du Tarn-et-Garonne (+6 km) et des Pyrénées-Orientales (+5 km). Dans ces départements,
la part d’actifs en emploi restant travailler dans leur commune rurale de résidence
diminue d’environ 15 points en vingt ans, en lien avec le repli de l’emploi agricole,
plus fort encore que dans l’ensemble du rural. L’allongement des trajets domicile-travail
s’observe aussi aux alentours de Bordeaux (+8 km en Gironde), avec une baisse importante
du nombre d’actifs ruraux girondins en emploi vivant et travaillant dans la même commune.

Inversement, en Corse, alors qu’en 1999 la distance médiane domicile-travail était
la deuxième plus élevée de France métropolitaine hors Île‑de‑France pour les actifs
en emploi résidant dans le rural (9 km), elle n’a augmenté que de 2 km en vingt ans,
sans doute en raison des limites imposées par le relief de l’île. Là encore, la part
d’actifs ruraux en emploi résidant et travaillant dans la même commune diminue, mais
moins qu’ailleurs.

Encadré 1 – Quatre catégories de communes rurales pour étudier les déplacements

En s’appuyant sur la distribution de la population basée sur le découpage du territoire
en carreaux de 1 km de côté, la grille communale de densité à sept niveaux permet de repérer les zones agglomérées, et de caractériser différents
types de communes :

  • les communes urbaines, qui peuvent être denses (grands centres urbains) ou de densité intermédiaire (centres urbains intermédiaires, ceintures urbaines, petites villes) ;
  • les communes rurales, qui recouvrent les communes peu denses et très peu denses ; elles peuvent être partagées en trois catégories : bourgs ruraux, rural à habitat
    dispersé et rural à habitat très dispersé.

Le regroupement des communes rurales à habitat dispersé et très dispersé, que l’on
croise ensuite avec le zonage en aire d’attraction des villes (périurbain, non périurbain), permet d’établir quatre catégories de l’espace rural,
qui concilient alors critères morphologiques et fonctionnels (figure).

Caractérisation du zonage d’étude

figureencadre1
  • Lecture : lorsqu’une commune correspond à un bourg rural selon la grille communale
    de densité en 7 catégories, et qu’elle appartient à une aire d’attraction des villes
    de plus de 50 000 habitants, alors elle est définie en tant que bourg rural périurbain
    (bleu clair turquoise).
  • Champ : communes de France métropolitaine.
  • Source : grille communale de densité en 7 catégories, zonage en aires d’attraction
    des villes.

Encadré 2 – Les transports en commun peu utilisés par les actifs en emploi résidant
dans le rural

Une grande majorité d’actifs habitant dans le rural se rendent au travail en voiture
(86 %, contre 70 % parmi l’ensemble des travailleurs). Aussi très peu d’actifs en
emploi ruraux ont recours aux transports en commun, moins développés dans ces territoires
que dans l’espace urbain (2 %, contre 15 % de l’ensemble de la population active en
emploi). Lorsqu’ils optent pour ce mode de transport, les distances parcourues sont
longues : plus de 36 km pour la moitié d’entre eux, quelle que soit la catégorie de
rural. Cependant, ces longs trajets résultent parfois d’un choix de s’éloigner de
la ville tout en disposant d’un accès aux transports en commun à proximité. Les habitants
du rural à habitat dispersé (périurbain ou non) sont particulièrement éloignés des
transports en commun et des voies ferrées, moins implantés dans ces zones. Dans ce
cas, la moitié de ceux qui y ont recours parcourent plus de 42 km, contre 32 km pour
les habitants des bourgs ruraux.

A contrario, les actifs en emploi ruraux déclarant ne pas avoir de déplacement (6 %) ou se rendre
sur leur lieu de travail à pied (4 %) ou en vélo (1 %) parcourent de très faibles
distances, moins de 2 km pour la moitié d’entre eux. Les personnes qui ne se déplacent
pas (le plus souvent des agriculteurs) sont plus nombreuses dans le rural à habitat
dispersé non périurbain (8 %), tandis que le recours à la marche est surreprésenté
chez les travailleurs résidant dans un bourg rural non périurbain (7 %).

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