La rétropolation en 2010 du zonage en aires d’attraction des villes 2020 permet d’étudier
l’évolution des aires à méthodologie constante. Ce zonage correspond à une approche
fonctionnelle de la ville, qui définit l’étendue de l’aire d’attraction d’un pôle
de population et d’emploi sur les communes environnantes. Les pôles sont définis à
partir de la grille de densité européenne et les très grands pôles (niveau A) coïncident
avec les « cities », le niveau le plus élevé de la grille de densité, utilisées par
Eurostat et l’OCDE pour les comparaisons internationales. Les communes qui envoient
plus de 15 % de leurs actifs travailler dans un pôle sont considérées comme faisant
partie de l’aire d’attraction de ce pôle. Cette méthode est harmonisée avec celle
des ‘Functional Urban Areas’ – FUA diffusées par Eurostat et l’OCDE (il s’agit des
communes qui envoient plus de 15 % de leurs actifs travailler dans une city). Ce principe
d’agrégation est dit « hiérarchique ». On construit d’abord la couronne des pôles
de niveau le plus élevé (cities, pôle de niveau A), puis celle des pôles de niveau
inférieur (B puis C puis D).
En 2010, comme en 2020, plus de neuf personnes sur dix vivent dans une aire. Pour
analyser l’évolution du zonage, on définit trois catégories d’aires : les aires permanentes
entre 2010 et 2020, les aires disparues et les aires nouvelles. En 2010, on dénombre
702 aires d’attractions des villes en France hors Mayotte : 656 aires permanentes
(dont sept transfrontalières) et 46 aires disparues. En 2020, 42 nouvelles aires s’ajoutent
aux aires permanentes. Les deux tiers des communes sont dans la même aire d’attraction
des villes en 2010 et en 2020.
L’évolution démographique des aires permanentes peut être décomposée selon deux effets
dits de « périmètre » et de « densification » : entre 2010 et 2020, plus de 90 % de
leur croissance démographique est due à un effet de densification. Mais les situations
sont hétérogènes. L’aire de Montpellier s’est à la fois étendue et densifiée, les
aires de Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nantes ou Rennes se sont davantage densifiées (effet
expliquant plus de 80 % de leur évolution démographique) tandis que l’aire de Marseille-Aix-en-Provence
s’est plus étendue (67 % de son évolution démographique) que densifiée.